Qui a inspiré une chanson aux Who et influencé le Velvet Underground en profondeur ? Qui a lancé le mouvement minimaliste dès 1960, avant d’en refuser la paternité ? Qui ressemble à un druide beatnik sorti de Game of Thrones mais a composé des morceaux pour la NASA ? À toutes ces questions, une seule réponse : Terry Riley, 82 ans au compteur, et toujours en activité. 

 

Dès son enfance, Terry Riley s’ouvre à la musique à travers les standards de jazz, la musique traditionnelle américaine mais aussi la musique classique qu’il découvre, en apprenant le violon puis le piano. C’est après la guerre qu’il entre en contact avec la musique moderne savante. Riley s’intéresse à la musique de John Coltrane mais aussi à celle de Stockhausen comme en témoigne le sextuor Spectra (1959). Après avoir obtenu son « Master of Arts » (1961), Riley part pour la France. Pendant deux ans (1962-1964) il séjourne, entre autres, en Espagne, au Maroc, se rend à Leningrad où il joue avec le Leningrad Jazz Quartet, assiste aux cours de Darmstadt (1963), participe à des happenings au Danemark et à du théâtre de rue à Helsinki. Il collabore avec le trompettiste Chet Baker pour réaliser la bande de Music for the Gift (1963). Il continue aussi ses expérimentations sur les boucles dans les studios de l’O.R.T.F. En novembre 1964, au San Francisco Tape Music Center, a lieu la première de "In C", sa pièce répétitive minimaliste la plus célèbre. En 1970, il étudie la musique hindoustani avec Pandit Pran Nath à New Delhi. Il retournera fréquemment étudier puis enseigner en Inde et jouera souvent en concert avec son maître jusqu’à la mort de ce dernier en 1996. On lui doit également des albums majeurs avec John Cale (« Church of Anthrax ») mais aussi « Persian Surgery Dervishes », « A rainbow in Curved Air » ou la fantastique B.O. du « Secret de la vie ». Aujourd'hui Terry Riley consacre son temps à jouer des ragas, à improviser et à composer et il effectue régulièrement des tournées en Amérique, en Europe et en Inde. Il a actuellement 82 ans, et reste l’un des derniers grands musiciens de cette époque. Date unique à Paris. 

 

 

Trois ans après leur premier essai, les deux Français remettent le couvert pour rendre hommage aux minimalistes américains sur « Espaces timbrés », composé sur le mythique synthé modulaire Buchla 200. Il y est toujours question de voyages dans l’espace, de méditations sous drogue et d’histoires planantes qui sont un écho évident au travail de Riley.