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Scratch : Spectre de l'analyse visuelle

20 Novembre 2018
Désormais, la plupart des analyses de films s’effectuent en images et en sons, de « véritables » analyses, donc, si l’on reprend la terminologie de Jean-Luc Godard. Il s’agit moins d’un « tournant numérique » que d’un retour aux origines puisque, il y a tout juste 200 ans, à partir de 1818, au cours des recherches qui vont conduire à l’invention de la photographie, Nicéphore Niepce a commencé par héliographier des gravures : sur le chemin de l’analogie photochimique, on trouve donc d’abord des images d’images.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 
Carte blanche / Séance présentée par Nicole Brenez
 
Désormais, la plupart des analyses de films s’effectuent en images et en sons, de « véritables » analyses, donc, si l’on reprend la terminologie de Jean-Luc Godard. Il s’agit moins d’un « tournant numérique » que d’un retour aux origines puisque, il y a tout juste 200 ans, à partir de 1818, au cours des recherches qui vont conduire à l’invention de la photographie, Nicéphore Niepce a commencé par héliographier des gravures : sur le chemin de l’analogie photochimique, on trouve donc d’abord des images d’images. En termes formels, un spectre d’une ampleur inédite s’est ouvert : il irait, à une extrémité, du sublime Amor d’Othello Vilgard (2013), étude de l’esthétique epsteinienne sans le moindre plan de de Jean Epstein ni la moindre ombre d’argumentation traditionnelle, jusqu’aux réflexions volontairement ultra-didactiques et tout aussi sublimes conduites par le Groupe Cinéthique, à commencer par l’indispensable et encore trop méconnu Quand on aime la vie, on va au cinéma (1975). Parmi les jalons les plus marquants dans l’histoire esthétique de l’analyse visuelle, outre les classiques de Buster Keaton, Dziga Vertov ou Michelangelo Antonioni / Brian De Palma, il faut mentionner : le séminal Rien que les heures d’Alberto Cavalcanti (1926), Chantal D., Star de Maurice Lemaître (1968), Bande de cons ! de Roland Lethem (1970), Visual Studies: Origins of the Film d’Al Razutis (1973-1984), Gradiva Esquisse 1 de Raymonde Carasco (1978), Déjà le sang de mai ensemençait novembre de René Vautier (1987), Cézanne de Jean-Marie Straub & Danièle Huillet (1989), Chic Point de Sharif Waked (2003), Transformers. The Premake de Kevin Lee (2014)... et bien sûr tous les films de Jean-Luc Godard, Guy Debord, Ken Jacobs, Angela Ricci-Lucchi & Yervant Gianikian, Harun Farocki, Peter Tscherkassky. On peut placer au panthéon sans murs de ces études visuelles I Don't Think I Can See An Island de Christopher Becks & Emmanuel Lefrant et Maître Mathis de Gisèle Rapp-Meichler. Grâce au champ magnétique créé entre son titre et ses plans, le premier offre la plus belle définition qui soit des propriétés et pouvoirs figuratifs du cinéma analogique. Grâce à son point de vue documenté (au sens de Jean Vigo), le second élucide et déploie au plus large la dimension critique d’une œuvre, celle du mystérieux peintre Mathias Grünewald, avec la rigueur magique qui caractérise Gisèle Rapp-Meichler.
- Nicole Brenez 
 
AU PROGRAMME
 
I DON'T THINK I CAN SEE AN ISLAND 
de Christopher BECKS & Emmanuel LEFRANT 
2016 / 35mm / couleur / sonore / 4' 10
 
MAÎTRE MATHIS 
de Gisèle RAPP-MEICHLER 
2008 / vidéo / couleur / sonore / 53'

Publié par Benoît Montigné

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