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The Monks

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MONKS, the transatlantic feedback

21 Novembre 2012
Avec leur aube noire, leur tonsure et leur sourire ravageur, les Monks inventaient en 1965 un son inédit annonçant pêle-mêle le hard-rock, le punk, le krautrock ou la techno. Minimalisme musical et théorique radical, attitude de défi difficile à cerner, chansons d’amour pleine de rage (et vice-versa), brûlots anti-guerre du Viêt Nam, les Monks détonnaient dans le paysage des swinging 60’s et n’eurent pas immédiatement l’écho auquel ils auraient pu prétendre.

« Les Monks étaient 5 GI's perdus en Allemagne durant la Guerre Froide. Peu passionnés par la routine militaire, ils comprirent vite qu’il était possible, au sein même de l’armée américaine, d’animer fructueusement leurs journées en faisant de la musique. Rock’n’roll, rhythm’n’blues, instrumentaux à guitare, ils étaient capables de donner au public ce qu’il voulait. Or, plus que nulle part ailleurs, le public allemand était insatiable en fait de musique anglo-saxonne. Et cet appétit décupla encore quand la vague beat déferla, au début des années 60. Le groupe ajouta alors sans problème ce nouvel ingrédient à sa mixture. Libérés de leur service, les cinq soldats restèrent dans cet éden de la musique pop où s’étaient aguerris avant eux d’étranges scarabées à frange. En 1965, les Torquays, c’était leur premier nom, se muèrent en Monks sous l’influence de managers locaux tout frais sortis des meilleures écoles d’art allemandes. De la rencontre des musiciens américains et des créateurs avant-gardistes allemands naquit un des plus incroyables condensés d’énergie (brute) jamais recensés dans l’histoire du rock.

Avec leur aube noire, leur tonsure et leur sourire ravageur, les Monks inventaient en 1965 un son inédit annonçant pêle-mêle le hard-rock, le punk, le krautrock ou la techno. Minimalisme musical et théorique radical, attitude de défi difficile à cerner, chansons d’amour pleine de rage (et vice-versa), brûlots anti-guerre du Viêt Nam, les Monks détonnaient dans le paysage des swinging 60’s et n’eurent pas immédiatement l’écho auquel ils auraient pu prétendre. Ce n’est qu’à la fin des années 90, longtemps après leur séparation, qu’ils découvrirent, avec grande surprise, qu’ils n’avaient cessé d’influencer les aventures musicales les plus étranges. Faust, Suicide, The Fall, les White Stripes, Throbbing Gristle, John Spencer Blues Explosion, les Beastie Boys, Yo LaTengo, pour ne citer que quelques noms, autant de musiciens qui clamaient avoir été marqués à vie par les Monks. La réhabilitation était en marche. Une reformation du groupe dont les membres s’étaient perdu de vue s’organisa, un album hommage suivit, puis le film de Dietmar Post et Lucia Palacios, Monks -The Transatlantic Feedback, sorti en 2006, un des plus beaux documentaires (et des plus intelligents !) consacrés à des musiciens des 60’s ». (Emmanuel Boussuge)

Invités : Yves-Marie Mahé, réalisateur et Emmanuel Boussuge, animateur de la revue Recoins qui consacre dans son nouveau numéro un long article à l’histoire des Monks.

Publié par Benoît Montigné

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