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Le Sacre © Vincent Caravoc

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Spectacle vivant

Xavier Le Roy, Le Sacre du Printemps / Salut für Caudwell

27 Mars 2019
Ce que Xavier Le Roy nomme la « machine synchronisante » du voir et de l’entendre repose alors sur la possibilité d’une communauté esthétique et temporelle entre le chef d’orchestre, les spectateurs et les musiciens.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 
Le Sacre du Printemps
 
Le Sacre procède d’un renversement : en lieu et place d’une chorégraphie pour danseurs, énième variation de la pièce iconique écrite par Nijinsky, Xavier Le Roy propose de mettre en scène la gestuelle du chef d’orchestre qui dirige l’interprétation de la musique de Stravinsky. Inspiré par le documentaire sur l'Orchestre Philharmonique de Berlin Rhythm is it !, le chorégraphe aborde la relation de la musique au mouvement en troublant l’ordre de leur causalité. Ses gestes sont en effet moteurs de la musique autant qu’ils sont déterminés par elle, de sorte que l’intention et l’exécution semblent se confondre. Ce que Xavier Le Roy nomme la « machine synchronisante » du voir et de l’entendre repose alors sur la possibilité d’une communauté esthétique et temporelle entre le chef d’orchestre, les spectateurs et les musiciens. L’expérience corporelle de l’écoute n’est in fine plus appréhendée comme un phénomène strictement auditif mais comme un processus incarné, qui déjoue les attentes du public et réinvente les conditions de leur réception.
 
 
Salut für Caudwell
 
Extrait du projet Mouvements für Lachenmann. Staging of an evening concert (2005), conçu en l’honneur des soixante-dix ans du compositeur allemand, Salut für Caudwell est la première pièce d’une série de spectacles écrits à partir de l’interprétation musicale d’œuvres existantes. Il s’agit ici d’une composition de 1977, dédiée au poète britannique Christopher Caudwell, tombé au combat durant la guerre d’Espagne, qui met en musique un pamphlet d’inspiration marxiste contre la pensée bourgeoise. Le dispositif pensé pour quatre interprètes, au lieu des deux guitaristes initialement prévus, dissocie la musique jouée en coulisses et l’interprétation mimée sur scène. Le décollement produit entre les deux guitaristes cachés à la vue et deux autres musiciens qui exécutent sans instruments la partition originale déconstruit l’identification habituelle entre le visible et l’audible. Xavier Le Roy s’appuie en outre sur les indications de Lachenmann (sons « étouffés », « diction la plus neutre possible, quasiment lu à haute voix »…) pour les traduire en gestuelle jusqu’à transformer l’événement sonore et le jeu musical en purs objets plastiques.
 

Publié par Benoît Montigné

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