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Spectacle vivant

Faust's Box, d'Andrea Liberovici

26 Septembre 2017
Faust’s Box se présente comme un opéra de chambre pour voix, corps, narrateur de l’ombre, instruments, électronique, ombres en mouvement, mots et un miroir – d’où son sous-titre de « voyage transdisciplinaire ». Convaincu que tous les arts « en mouvement » relèvent de la musique, Andrea Liberovici en est à la fois le compositeur, le librettiste et le metteur en scène.
COMMUNIQUE DE PRESSE.
 
Créé en 2016 au Théâtre Auditorium de Poitiers, Faust’s Box se présente comme un opéra de chambre pour voix, corps, narrateur de l’ombre, instruments, électronique, ombres en mouvement, mots et un miroir – d’où son sous-titre de « voyage transdisciplinaire ». Convaincu que tous les arts « en mouvement » relèvent de la musique, Andrea Liberovici en est à la fois le compositeur, le librettiste et le metteur en scène. Cette production, profondément originale, offre par ailleurs d’applaudir la magnifique Helga Davis, chanteuse virtuose au charisme d’exception, accompagnée par l’ensemble Ars Nova, entendu l’an dernier à Musica à l’occasion du ciné-concert Foxtrot Delirium.
 
Le Faust de Liberovici n’a ni sexe ni âge. Damné, il est seul – et en fuite. Mais dans l’espace clos d’une boîte, c’est une fuite en lui-même, avec pour objectif de retrouver sa voix. S’ouvre dès lors un dialogue entre lui et son invisible intérieur : les voix enregistrées du « Narrateur de l’ombre » (Robert Wilson) et du « Ghost Writer » (Ennio Ranaboldo) tombent, hors champ, dans le noir, et emportent la dramaturgie labyrinthique des 13 scènes qui composent la pièce. Incarné par Helga Davis, artiste polymorphe travaillant de longue date avec Robert Wilson, Faust ausculte un à un ses souvenirs et ses illusions. Il est seul, mais reflété dans un miroir ; et sa voix est autant démultipliée par le tissu instrumental (qui entretient avec elle des rapports d’écho ou de contraste) que par l’électronique, engendrant ici d’étonnantes illusions sonores.
 
C’est une analyse critique de notre temps que Liberovici délivre au prétexte de son Faust. Celui-ci, enfermé comme une marchandise et solitaire comme y est condamné tout acteur des sociétés post-modernes est, à l’ère de la reproductibilité infinie des sons, à la recherche d’un seul son – le sien. La partition, qui compose diverses esthétiques, n’emprunte elle-même à la pop que pour engager une réflexion sur la domination – dont elle est la déclinaison musicale. Comme son travail autour de Frankenstein, Faust’s Box offre ainsi à Liberovici l’occasion de continuer à suivre ce conseil de Bertolt Brecht : « Il ne faut pas construire sur le bon vieux temps, mais sur le mauvais temps nouveau. »
 
Dans le cadre du festival Musica.

Publié par Benoît Montigné

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