
Dutilleux élabore un catalogue concis, habité par le monde des affinités esthétiques, entre onirisme littéraire et espace pictural.
Ce cycle est consacré à la singularité du style et à la place que Dutilleux, Grand Prix de Rome en 1938, a occupée dans la vie musicale durant plus de soixante-dix ans. De Mstislav Rostropovitch à Isaac Stern, de Charles Munch à Seiji Ozawa, interprètes, chefs et mécènes ont joué un rôle déterminant dans la genèse de ses partitions.
Compositeur attaché à l’orchestre (Métaboles) et à l’univers concertant (de Tout un monde lointain... au nocturne Sur le même accord), il n’en laisse pas moins une pièce maîtresse pour quatuor à cordes (Ainsi la nuit) mais aussi des pages emblématiques pour piano ou pour voix et orchestre. Dutilleux élabore un catalogue concis, habité par le monde des affinités esthétiques, entre onirisme littéraire et espace pictural.
À l’écoute du néoclassicisme au début de sa carrière, il évolue vers un univers aux sonorités énigmatiques, cristallisant un renouveau de l’harmonie-timbre et de la forme telle une véritable évocation d’un « temps traversé » où la mémoire joue un rôle prépondérant, à la manière du temps proustien.
Publié par Benoît Montigné
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