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Des futuristes des années 1910 aux réductionnistes à l’amorce des années 2000, l’histoire de la musique du vingtième siècle (et du vingt-et-unième naissant) aura été marquée par l’idée d’expérimentation. Celle-ci, et pas seulement dans l’avant-garde, paraît s’être exprimée dans tous les domaines apparus alors, qu’il s’agisse entre autres de la musique électroacoustique, du jazz (quand celui-ci s’est dit « free » par exemple) ou du rock (qu’il ait été « kraut » dans les années 1970 en Allemagne, « en opposition » au milieu des mêmes années en Europe, ou encore « bruitiste » au Japon dans les années 1990). Comme si la musique, quand elle souhaite échapper à l’intimidation dominante, devait perpétuellement s’inventer afin de continuer à être. Voilà l’histoire que raconte cette anthologie, au travers d’indomptables réfractaires à toute forme d’académisme.

 

Des futuristes des années 1910 aux réductionnistes à l’amorce des années 2000, l’histoire de la musique du vingtième siècle (et du vingt-et-unième naissant) aura été marquée par l’idée d’expérimentation. Celle-ci, et pas seulement dans l’avant-garde, paraît s’être exprimée dans tous les domaines apparus alors, qu’il s’agisse entre autres de la musique électroacoustique, du jazz (quand celui-ci s’est dit « free » par exemple) ou du rock (qu’il ait été « kraut » dans les années 1970 en Allemagne, « en opposition » au milieu des mêmes années en Europe, ou encore « bruitiste » au Japon dans les années 1990). Comme si la musique, quand elle souhaite échapper à l’intimidation dominante, devait perpétuellement s’inventer afin de continuer à être. Voilà l’histoire que raconte cette anthologie, au travers d’indomptables réfractaires à toute forme d’académisme.

Né en 1958 à Paris, Philippe Robert vit dans le sud de la France d’où il écrit pour Les Inrockuptibles, Mouvement, Vibrations, Jazz Magazine, Revue & Corrigée et Improjazz. En qualité de producteur, il est à l’origine de deux disques avec des membres de Sonic Youth, et comme auteur, on lui doit Rock, Pop, Un Itinéraire bis en 140 albums essentiels, édité par Le Mot et Le Reste.

Avec, notamment : Luigi Russolo, Walter Ruttmann, Kurt Schwitters, Halim El-Dabh, Isidore Isou, Henri Chopin, Pierre Schaeffer, Edgar Varèse, Harry Partch, Raymond Scott, Moondog, Robert Ashley, Iannis Xenakis, Karlheinz Stockhausen, Pierre Henry, Jean Dubuffet, William S. Burroughs, Terry Riley, Philip Corner, Alvin Lucier, Henry Flynt, Tony Conrad, La Monte Young, Albert Ayler, Luc Ferrari, Earle Browne, John Cale, AMM, Bernard & François Baschet, Pauline Oliveros, Musica Elettronica Viva, The Nihilist Spasm Band, Conlon Nancarrow, Yoko Ono & John Lennon, Sonny Sharrock, Annette Peacock, Derek Bailey, Cornelius Cardew, Joe Jones, Evan Parker, Hugh Hopper, Eliane Radigue, John Oswald, Jac Berrocal, John Cage, Charlemagne Palestine, Fred Frith, Arthur Russell, Loren Mazzacane Connors, Voice Crack, Pierre Bastien, Jean Tinguely, Ghédalia Tazartès, This Heat, Throbbing Gristle, Hermann Nitsch, Phill Niblock, Jandek, London Musicians Collective, DNA, Glenn Branca, Milan Knizak, Nurse With Wound, Public Image Ltd., Christian Marclay, Joëlle Léandre, Alvin Curran, Jean-Marc Montera, Damo Suzuki, Klimperei, Bruce Russell, Keiji Haino, Jim O’Rourke, Bernhard Günter, Radu Malfatti, Lawrence D. « Butch » Morris, Dean Roberts, Dominique Petitgand, Eric Aldéa, DJ Spooky, Alan Licht, Toshimaru Nakamura, Jason Khan, Taku Sugimoto, Martin Tétreault, MIMEO, Francisco Lopez, RRR, Rhodri Davies, Kaffe Matthews, Merzbow, Mnortham, eRikm, Sachiko M, Bhob Rainey & Greg Kelley, Lê Quan Ninh & Günter Müller, Trapist, Maja Ratkje, Audiolab, Otomo Yoshihide, Roscoe Mitchell, Jacques Coursil, John Zorn…

Préface de Noël Akchoté

Par l’exemple : « Improviser » C’est quoi ça ? Est-ce que tout le monde n’improvise pas sans le savoir ? Le vivant, la vie, sont faits de milliers de moments improvisés. L’improvisation, c’est la chose face au temps réel, l’instant présent : un savant mélange de concepts, d’affects, de réflexes, d’impulsions et de passages à l’acte. Et pas grand-chose de plus, ni de moins. Improviser, c’est poursuivre une idée en acceptant que sa réalisation pratique sera semée d’embûches potentielles. C’est donc aussi comprendre que ça peut tout à fait rater, se perdre en route et ne jamais aboutir. C’est le petit plus du vivant sur la machine. Ce qui fait un grand improvisateur, en musique, c’est sa capacité à rester entier – entière – face au tout et n’importe quoi qui lui arrive. Refuser le jugement de valeur pour préserver le jeu. C’est ne pas se démobiliser devant un certain laisser-aller général. Au contraire : l’encourager, le laisser faire, voir jusqu’où ça se déverse sur la moquette, jusqu’où ça tache, colle ou pue.
Ça va aussi jusqu’à favoriser l’accident, préférer le désastre ou l’embarras aux goûts subjectifs et étriqués d’une seule personne. L’improvisation ne sera jamais un style de musique – éventuellement un mode de vie ou une conscience, voire une présence, une permanence, mais ça ne pourra jamais être une chose fixe, précise et limitée. C’est un jeu. Un rapport au corps, au rire, à la merde, à l’autre. Sinon, on peut très bien apprendre à composer et se faire interpréter, ça va sans dire : on aura accès à la chose sociale, aux honneurs (et au revers de la médaille), mais la question musicale restera malgré tout la même. Improvisé ou composé, dans les deux cas, le résultat provient d’une interprétation. C’est encore et toujours quelqu’un qui joue quelque chose, là que tout se décide, prends corps, vie, âme – ou pas.

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