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Les cartes sonores en ligne utilisent la technologie des web maps pour associer la prise de son d’un lieu à ses coordonnées géographiques, et ainsi apporter des informations sonores sur une localité, dont la carte nous offre un aperçu visuel. Cette pratique de la prise de son en extérieur (dans l’espace naturel ou l’espace public) et cette collecte de sons in situ, communément désignées par le terme de « field recording » [enregistrement de terrain], mais aussi, dans le monde anglophone, par celui de « location sound » [son d’un lieu], sont à la fois liées au développement de l’écologie acoustique initiée par Raymond Murray Schafer et le World Soundscape Project à la fin des années 1960 et à celui de techniques d’enregistrement portatives.

COMMUNIQUÉ

La journée d'étude interdisciplinaire "Mappemondes sonores au XXIème siècle. Une autre approche des lieux" organisée par Noémie Fargier, chercheuse postdoctorale à l’EHESS / CRAL, aura lieu le vendredi 3 septembre 2021 à l' EHESS à  Paris. Date limite pour répondre à l’appel : 20 juin 2021.
 
Appel à communication
Les cartes sonores en ligne utilisent la technologie des web maps pour associer la prise de son d’un lieu à ses coordonnées géographiques, et ainsi apporter des informations sonores sur une localité, dont la carte nous offre un aperçu visuel. Cette pratique de la prise de son en extérieur (dans l’espace naturel ou l’espace public) et cette collecte de sons in situ, communément désignées par le terme de « field recording » [enregistrement de terrain], mais aussi, dans le monde anglophone, par celui de « location sound » [son d’un lieu], sont à la fois liées au développement de l’écologie acoustique initiée par Raymond Murray Schafer et le World Soundscape Project à la fin des années 1960 et à celui de techniques d’enregistrement portatives. Celles-ci ont permis, à partir des années 1970, à quelques passionnés, artistes, techniciens ou chercheurs, de s’aventurer seuls, en dehors des studios, pour enregistrer les sons de leurs environnements proches ou ceux de territoires éloignés, dans des conditions climatiques mettant souvent à rude épreuve leurs équipements. À partir du milieu des années 2000, le développement d’enregistreurs numériques portatifs de bonne qualité permet à des milliers d’individus de se lancer dans des enregistrements de terrain, en toute autonomie. C’est également à cette même période que le champ interdisciplinaire des sound studies a commencé à se développer, ouvrant la voie, au sein des sciences humaines et sociales, des études artistiques et intermédiales, mais aussi de l’architecture et du paysagisme, à une autre approche sensible, introduisant une attention au sonore et à l’écoute venant contrebalancer ou interroger l’hégémonie du visible, et stimulant de nouveaux territoires de recherches et de création.
 
Les cartes sonores en ligne, apparues au milieu des années 2000, en sont une des manifestations les plus intéressantes, en tant que médium audio-visuel invitant à une autre approche du réel, et en tant que dispositif de création de savoirs.  Leur étude tisse des réseaux de réflexion sur la cartographie et l’archive, sur le son, l’écoute et l’audio-vision, sur notre approche sensible des lieux, dans le monde réel et sa représentation, ainsi que sur nos expériences virtuelles du monde, via les nouveaux médias. Elles constituent un terreau d’analyse passionnant pour les chercheurs en sciences humaines et sociales ainsi qu’en art et médias, incitent à croiser les approches, et à associer recherche et création.
 
Durant cette journée d’étude, qui vise à réunir des chercheurs issus de multiples disciplines dont l’intérêt se porte ou vient à se porter sur la cartographie sonore, nous nous concentrerons sur les cartes sonores mondiales, allant au-devant du défi qu’elles posent dans l’articulation entre local et global.
 
Nous proposons aux contributeurs plusieurs axes de réflexion, portant sur les contenus sonores, la construction de ces cartes en ligne, ou leur usage.
 
     1. Les contenus sonores
 
Il s’agira ici de questionner le rapport au réel des sons localisés sur la carte et/ou le rapport au temps que la mappemonde sonore met en place ; les modalités de prise de sons, de collecte, de sélection et de partage des enregistrements sonores, mais aussi leur conservation, rejoignent les problématiques liées aux archives, à leur constitution et leurs usages. Les contenus sonores pourront être aussi analysés à travers la question de l’identité sonore des lieux à l’ère de la globalisation.
 
     2. La construction des cartes
 
Au-delà des modalités de participation, de sélection, et de monstration des sons collectés, l’origine géographique des contributeurs nous semble intéressante à sonder, notamment dans les rapports entre leur lieu de résidence et les lieux enregistrés, et les différentes approches qu’ils induisent. Cela ouvre aussi une réflexion sur la notion même de cartographie sonore, qui incite à la fois à l’analyse épistémologique des cartes sonores existantes et à l’imagination de cartographies sonores alternatives. Les rapports entre audible et visible, mais aussi la représentation graphique des lieux via le prisme du sonore seront ainsi au cœur de notre questionnement.
 
     3. Usages et perspectives de ces cartes sonores
 
C’est d’abord l’expérience des utilisateurs que nous invitons à étudier : la façon dont les cartes sonores sont regardées, visitées, écoutées, interrogeant l’écologie de l’attention dans laquelle elles s’inscrivent et l’approche des lieux qu’elles permettent. Les mappemondes sonores pourront aussi être étudiées sous l’angle des pratiques « artivistes », et notamment de l’activisme écologique, interrogeant quel rôle l’écoute du monde à laquelle elles invitent cherche à jouer pour son devenir. Une autre approche pourrait consister à évaluer l’intérêt de ces cartes sonores pour la recherche et la création, au niveau de leur conception, de leurs contenus, mais aussi des pratiques culturelles participatives.
 
Ces pistes de réflexions, à titre suggestif, peuvent être croisées et enrichies, en s’appuyant sur des exemples concrets. Notre objet d’étude se situant au carrefour de multiples disciplines, les approches issues des divers champs des sciences humaines et sociales, mais aussi des arts, du paysage, de l’ingénierie des médias, ou à leur croisée, sont les bienvenues.
 
Nous attendons vos propositions de communications, en français ou en anglais (500 mots maximum), accompagnées d’une courte biographie pour le 20 juin 2021 par mail aux deux adresses suivantes :
 
 
Réponse aux auteurs : début juillet 2021.
 
Des informations plus complètes sont disponibles sur le site de l'EHESS.
 
 

 


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