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Installation

Isotropie de l’ellipse Tore, de Julien Clauss

du 02 Juin 2013
au 21 Juillet 2013
Devant nos yeux et à notre contact, le tore devient simultanément sculpture, lieu et mobilier. Sans se fixer sur aucune de ces modalités, il compose un temps suspendu avec la circulation d’une vibration qui traverse inlassablement l’église et le corps des visiteurs. Sa présence tour à tour imposante et sous-jacente nous laisse le temps et l’espace de coexister, avec ce que sa consistance renvoie à chacun.

PRESSE. Artiste plasticien et sonore, Julien Clauss produit pour son exposition à Chelles une installation sensorielle qui conjugue l’architecture, l'acoustique et la nature du lieu. Isotropie de l’ellipse tore met en tension une sculpture monumentale en bois et une composition sonore cyclique qui emplit et désemplit l’espace des églises. Ce dialogue créé un environnement plastique qui vient répondre au site qui le reçoit. Le son circule dans le bâtiment et la structure, traçant une trajectoire perçue physiquement par les auditeurs.

 
La composition sonore est constituée d’un motif minimaliste et répétitif qui lui confère une dimension rituelle. Le motif débute par la diffusion d’un son aérien en hauteur. Il est ensuite projeté vers le centre de l’ellipse tore en une colonne qui se densifie. À son impact au sol, il se répand, opaque, puis s’infiltre verticalement le long de la construction. Il se dissipe enfin dans l’ensemble de l’édifice, suggérant l’évaporation. Le son décroît pour laisser place à un temps de silence. Le cycle sonore fait se succéder trois états de matière : fluide, solide, gazeux. Il se réitère sans fin dans un mouvement transcendant et concrétise la matérialité plastique du son, de l’espace vide de l’architecture et de la construction torique qui l’habite.
 
De part ses dimensions spacieuses et sa facture en bois massif, la structure s'apparente à une forme banale, autonome et mobilière, tout en affichant une dépendance résolue au lieu et à sa spécificité. Son volume rond et ouvert, à la fois accueillant et protecteur, laisse entrevoir en son centre un espace de circulation et de pause. Le visiteur est invité à entrer dans cette matrice et à éprouver l'oeuvre en s'adossant contre sa face circulaire intérieure. Dans une posture oblique qui associe la verticalité de la station debout à la détente de la position allongée, le corps se relâche, s'ouvre à une qualité de perception nouvelle, propice à l'état méditatif et à la projection d'images mentales. La sculpture sert de résonateur à la trame sonore grâce à des haut-parleurs vibrants laissés visibles et fixés sur la surface extérieure. La sensation tactile complète l’écoute, l’auditeur sent la vibration le parcourir entièrement et développe une réception plus introspective.
 
Devant nos yeux et à notre contact, le tore devient simultanément sculpture, lieu et mobilier. Sans se fixer sur aucune de ces modalités, il compose un temps suspendu avec la circulation d’une vibration qui traverse inlassablement l’église et le corps des visiteurs. Sa présence tour à tour imposante et sous-jacente nous laisse le temps et l’espace de coexister, avec ce que sa consistance renvoie à chacun.
 
Destinée à des architectures religieuses ou singulières par leurs dimensions, Isotropie de l’ellipse tore circulera et sera activée dans d'autres sites. Ce projet est notamment retenu dans le cadre de la programmation Marseille-Provence 2013.

Publié par Benoît Montigné


BIOGRAPHIE(S)

ARTISTE /

Julien Clauss

Sa pratique croise la création sonore, la sculpture et les nouveaux médias. Mobilisant le corps dans une écoute des distances et des lieux, il modèle des volumes et des espaces avec le son. Il en travaille la verticalité, la masse, l'opacité, la chaleur ou l'épaisseur qu'il confronte à l'apparente immatérialité du sonore.

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